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Petite et vendeuse de faux médicaments |
Des gélules contrefaites, remplies de farine de blé, des
pilules à prix bradés, des comprimés de viagra vendus sur des étalages au
soleil. Les faux médicaments tuent et leur trafic explose à Dantokpa. Selon les
estimations de l'organisation mondiale de la santé, ce trafic rapporte plus de
soixante milliards de dollars américains par an. Ce business serait même vingt
cinq fois plus lucratif que celui de la drogue. Les faux médicaments
représentent donc un danger pour les peuples et pour les économies des pays les
plus pauvres. On estime à deux cent mille le nombre de décès dus aux
antipaludéens contrefaits sur la planète.
Que devient le marché Adjégounlè, lieu de prédilection de la livraison illicite du médicament au Bénin, deux ans après l'appel du Président français Jacques CHIRAC pour combattre le fléau?
Que devient le marché Adjégounlè, lieu de prédilection de la livraison illicite du médicament au Bénin, deux ans après l'appel du Président français Jacques CHIRAC pour combattre le fléau?
Le 12 octobre 2009 Jacques Chirac, l'ancien Président de la
France est venu lancer au nom de sa fondation un appel contre le trafic des
faux médicaments. C'était devant sept chefs d'Etats africains dont celui du
Bénin. Selon lui "l'Afrique est la première victime de ce fléau mondial".
Selon la présidente de l'ordre du conseil national despharmaciens du Bénin, le docteur Moutiatou TOUKOUROU: " il est temps que
le gouvernement prenne à bras le corps ce problème. Les professionnels du médicament ne peuvent pas être
complices de cet assassinat collectif. Nous ne pouvons pas laisser le
médicament à la portée des gens qui n'ont aucune connaissance, aucune
déontologie et aucune formation".
Koffi Dongoba est conducteur de zémidjan, il se confie:
"je trouve que ce sont nos autorités qui encouragent le trafic des faux
médicaments dans le pays. Les faux médicaments ne sont pas venus d'eux-mêmes sur les
marchés, ce sont nos dirigeants qui en sont à la base et les douaniers laissent
malheureusement passer".
Nous sommes à Dantokpa, autour de nous des étalages de médicaments sont à perte de vue. Une vendeuse réclame une
plaquette de "notropine comprimé". Assise derrière un comptoir, avec
des lunettes ,elle reçoit des clients qui brandissent des ordonnances dûment signées par des médecins. Autour d'elle des boîtes de lait pour nourrisson, des
cartons de comprimés, des bouteilles de sérum et même des lots de seringues. Une
baraque lui sert de bureau. En face trois autres. Les médicaments y sont rangés
sur des rayons avec soin. Deux jeunes filles et deux petites autres, elles ne
sont pas scolarisées, leur école est ici à Adjégounlè et elles y sont
brillantes. La preuve, elles connaissent par cœur les noms et les prix de
presque tous les médicaments.
Dans ce brouhaha du marché Adjégounlè, la patronne des lieux se dévoile dans l’anonymat: "je vends les trucs de bébé. Je vends des médicaments, un peu de
tout, moi je fais les divers. On peut trouver tous les médicaments. Que ce soit
de la pharmacie, de la centrale d'achat, du Nigéria, du Togo et du Ghana. on
s'approvisionne un peu partout. A Lomé, au Ghana au Bénin aussi. Les gens de la
santé nous embêtent tout le temps mais nous payons la patente. On paie les
impôts. On paie tout comme les officines. Nous sommes dans un pays sous
développé, tout le monde n'a pas les moyens. Il y a des gens qui ne peuvent pas
aller à la pharmacie et qui achètent en détail au marché pour le moment. Qu'ils
nous laissent tranquille".
Pour permettre aux pauvres populations de pouvoir avoir ses
médicaments, il faudrait que l'Etat subventionne déjà les médicaments vendus à
la pharmacie.
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